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Une affaire de trou (7)

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medium_Jour7.jpgEpisode VII et fin 

Avant de niveler l’espace compris entre le vivier et le “massif central sans Puy de Dôme”, il faut replacer les deux blocs de pierre servant de marche entre deux niveaux de terrain différents. 20 cm d’épaisseur, 40 cm de large. L’un en mesure 60 de long : en le faisant basculer sur sa tranche, j’avais pu le déplacer à courte distance du trou. Jambes fléchies, en le manoeuvrant au plus près de la verticale de mon corps arc-bouté, j’arrive à le reposer à son emplacement initial. Mais l’autre tronçon, long d’1m50, m’oppose le refus de son inertie. Cales, levier, poussées, rien n’y fait. La combinaison poids spécifique plus gravité plus frottement surpasse mes efforts : à peine le repoussé-je de quelques centimètres, assez pour le rétablir dans une horizontale approximative dont je dois me contenter. Etonnante confrontation avec l’inertie : cette pierre, qui n’a pourtant rien d’un mégalithe, se rit de moi, de toute sa densité compacte.

Après ma débauche musculaire, l’épandage du remblai marque le retour à la fluidité. Pelleter, cribler au tamis, égaliser au rateau, une simple formalité. Il faut juste veiller à l’horizontalité du résultat. Un lot choisi de silex taillés en “tête de chat” - sorte de pyramide à quatre pans- enfoncés pointe en bas à la massette, vient séparer la terre plantable du gravier environnant. Je peux remiser mes outils, c’est fini.

Je suis content, “démiurge de poche”, j’ai imposé “mon ordre” sur cette portion du jardin. Bonheur...

Post-descriptum

Au jour d’aujourd’hui, un joyeux fouillis végétal a réinvesti le lieu de la bataille. Budleïas, schprountsias, hortensias attendent, sur ce qui est devenu un massif fort civil, le long du vivier, l’assaut d’escouades de capucines grimpantes. Des ancolies se sont faufilées entre les lourdes dalles. Des fraisiers des bois, aussi. Le fantôme du saule ne vient plus hanter mes nuits et, pour l’instant du moins, ce coquin de ruisseau aussi souterrain que sournois a renoncé à perturber “l’ordonnancement tranquillement horizontal du jardin”.    

Ah! J’oubliais, j’embauche :   ... pour combler les  soixante-quinze mètres du revers d’un talus planté de piracanthas (très) épineux. (Le piracantha est au règne végétal ce qu’est le piranha chez les poissons).

Phloxpair 

Fin 


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